Emma Bolduc

Étudiante en recherche à la maîtrise en études politiques appliquées à l’Université de Sherbrooke, Emma Bolduc s’intéresse à la cyberdiplomatie canadienne et le rôle grandissant de la cybersécurité au sein de la politique étrangère du Canada. Son mémoire, sous la direction du professeur titulaire Hugo Loiseau Ph.D., se concentre plus spécifiquement sur le cas de l’intégration des réseaux de télécommunications de nouvelle génération 5G+ au Canada et de son rapport aux relations internationales. Avec son bagage en politique, ainsi que son intérêt pour les enjeux sécuritaires et les technologies de l’information, elle s’intéresse aux influences internationales sur le chemin technologique que prend le Canada, de même que les impacts de celui-ci, sur le domaine de la cybersécurité.   


Depuis le lancement de la première cyberstratégie nationale du Canada en 2010, la cybersécurité prend une place grandissante dans les enjeux de sécurité nationale. Toutefois, malgré le caractère intrinsèquement international du cyberespace, la politique étrangère a été peu considérée dans la première cyberstratégie. Lancée en 2018, la deuxième cyberstratégie nationale canadienne, quant à elle, tente de ramener une plus grande spécialisation en cybersécurité et en cyberdiplomatie au Canada. Ainsi, « Comment la cyberdiplomatie canadienne répond-elle aux enjeux de cybersécurité du Canada entre 2010 et 2023? ». Cette question sera notamment explorée par le cas de l’intégration de la nouvelle génération des réseaux de télécommunications (5G+) au Canada. Ce cas est important, car la technologie 5G+ est déterminante pour la légitimité de l’État. Plusieurs technologies du monde de demain en dépendent, notamment les infrastructures essentielles, les villes intelligentes, l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, etc. En revanche, l’interconnectivité augmentée accroit la surface d’attaque et ainsi le dommage qu’une cyberattaque pourrait avoir sur la sécurité nationale. Dû à son immense potentiel, les États-Unis et la Chine rivalisent pour son déploiement par des campagnes diplomatiques. Pour des raisons de sécurité, le Canada a banni les réseaux chinois Huawei et ZTE, comme les autres membres de l’alliance de renseignements « Five Eyes », et poursuit l’intégration de la 5G+ avec la compagnie Nokia. En bref, le déploiement de la 5G+ est un enjeu extrêmement politique qui entraîne des répercussions sur l’ensemble de l’industrie de la cybersécurité.